Contrairement aux langues orales, la reconnaissance, le développement et la promotion des langues signées n’est pas encore un réflexe pour les gouvernements des pays du monde. La Journée Internationale des Langues des Signes vise à justement attirer l’attention sur leur devoir de remplir leurs obligations légales en la matière.
De plus, c’est l’occasion de faire passer l’idée que les personnes sourdes et malentendantes ne doivent pas nécessairement être vues uniquement comme personnes handicapées, et qu’elles peuvent aussi revendiquer leur appartenance à une minorité culturelle et linguistique. Celle-ci est extrêmement riche et contribue à la diversité humaine.
La Journée Internationale des Langues des Signes rappelle aussi que la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées qu’ont ratifiée de nombreux pays contient de nombreuses dispositions en faveur de leur implantation et de leur reconnaissance en tant que langues équivalentes aux langues orales. Elles possèdent une richesse syntaxique et lexicale qui leur permet d’exprimer pleinement la pensée humaine.
Elle soutient aussi la nécessité d’appliquer le principe fondamental de cette Convention qui est : « Ne faites rien sur nous sans nous ». Celui-ci doit être pleinement intégré aux processus politiques et décisionnaires qui impliquent les personnes sourdes, dont le domaine de l’éducation.
Les personnes sourdes elles-mêmes prônent le droit à bénéficier d’une éducation bilingue « langue écrite/orale et langue des signes ». Ce type d’éducation est aujourd’hui considéré par la Fédération Mondiale des Sourds et par l’European Union of the Deaf comme étant la seule qui puisse garantir le plein développement social et académique des personnes sourdes, qu’elles soient en mesure d’oraliser et d’entendre une partie des sons ou non. Pour qu’il soit respecté, il nécessite une pleine reconnaissance des langues des signes et de leur légitimité dans l’espace public dont éducatif.
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