La surdité, tous types et âges confondus, toucherait 8,9% de la population. Mais comment le sait-on ? Par recoupement de plusieurs sources françaises et belges. Voyons lesquelles.
Une étude française, les résultats du programme de dépistage néonatal de la surdité en Belgique et les résultats exploités d’une étude des limitations de l’activité et restriction de la participation faite en Belgique en 2001.
- Vos B., Dupuis J., Levêque A., Programme de dépistage néonatal de la surdité. Principaux résultats relatifs aux naissances de l’année 2015. Centre de référence pour le Programme de dépistage néonatal de la surdité, Centre d’Epidémiologie Périnatale CEpiP asbl, Bruxelles, 2016.(Belgique)
- Sander M.-S., Lelièvre F., Tallec A., Etude de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) des Pays de la Loire – basée sur l’exploitation des données de l’enquête HID 1998-1999 (Handicaps – Incapacités – Dépendances) réalisée par l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) : Le handicap auditif en France : apports de l’enquête Handicaps, incapacités, dépendance –1998-1999, DREES, Études et résultats, N° 589, Août 2007.(France).
- Institut National Belge des Statistiques, Etat de santé : Limitations de l’Activité et Restriction de la Participation, 2001. (Belgique).
Nous retenons les chiffres de l’étude la DREES, car ils sont les plus complets (type de surdité, tranches d’âge, etc.) tout en sachant que pour ce dont on dispose en Belgique, ils sont à peu près homologues.
Ainsi, en 2016, pour 11.267.910 habitants en Belgique, il y aurait 1 002 844 personnes sourdes et malentendantes.
Par type de surdité les pourcentages à retenir sont les suivants. Il faut les appliquer sur le nombre de personnes sourdes et malentendantes. Si vous voulez en savoir plus sur les types de surdité, rendez-vous ici.
Par tranches d’âge, l’étude de la DREES retient ce qui suit. Il faut appliquer ces pourcentages sur la population générale. Cela nous montre qu’au-delà de 60 ans, la surdité affecte entre 20 et 43% de la population et qu’elle touche 2 enfants sur 1000 de moins de 10 ans.
Moins de 10 ans : 0.2 %
De 10 à 40 ans : 1.8%
De 40 à 60 ans : 33%
De 60 à 75 ans : 22 %
De plus de 75 ans : 43%
En Belgique, en dehors du dépistage néonatal de la surdité et de la dernière exploitation des résultats de l’enquête de santé par interview sur la population belge faite en 2001, on n’a pas de données plus précises sur le nombre de personnes sourdes et malentendantes. L’Institut National des Statistiques belge a fait une nouvelle enquête en 2013 mais ses données n’ont pas été exploitées en ce qui concerne la surdité.
Et pourtant, rappelons-le selon l’article 31 de la Convention de l’ONU, la Belgique doit « recueillir des informations appropriées, y compris des données statistiques et résultats de recherches, qui leur permettent de formuler et d’appliquer des politiques visant à donner effet à la présente Convention. […] Les informations recueillies conformément au présent article sont désagrégées, selon qu’il convient, et utilisées pour évaluer la façon dont les États Parties s’acquittent des obligations qui leur incombent en vertu de la présente Convention et identifier et lever les obstacles que rencontrent les personnes handicapées dans l’exercice de leurs droits. Les États Parties ont la responsabilité de diffuser ces statistiques et veillent à ce qu’elles soient accessibles aux personnes handicapées et autres personnes. »
Il serait donc légitime que nous demandions à l’Etat belge de prendre ses responsabilités en la matière. D’autant que si ces statistiques françaises sont correctes, cela signifie que c’est plus de 8.9% de la population qui est concernée par une prise en considération !