La langue des signes de Belgique francophone : un droit humain

Communiqué de presse – 10 décembre 2020


En cette Journée des droits de l’Homme, la FFSB voudrait mettre l’accent sur la langue des signes de Belgique francophone.  La reconnaissance juridique de la langue des signes pour les communautés sourdes du monde est une garantie de la réalisation de leurs droits humains. 

Comme proclamé dans la Déclaration des droits de l’Homme les droits de l’Homme, tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits.  Des droits inaliénables pour chaque individu en tant qu’être humain, sans distinction aucune, de race, de couleur, de sexe, de religion, d’origine, de naissance ou encore de langue.

Tous doivent être en mesure de les exercer sans subir de discrimination.

LSFB : un droit humain

Pour les personnes sourdes, la langue des signes est le seul moyen qui permet sans effort l’ensemble de l’exercice des droits humains.  Sans LSFB, pas d’intégration scolaire adéquate, pas de possibilité d’accessibilité complète à l’emploi.  Il leur est donc impossible de s’intégrer totalement à la société actuelle.

En plus de représenter une condition d’accessibilité, la langue des signes est une langue culturelle et a donc un droit à exercer une langue, celle de sa communauté.

A noter qu’au niveau fédéral, les 2 autres langues des signes à savoir la VGT (langue des signes de la région flamande) et la DSG (langue des signes de la communauté germanophone) ne sont pas non plus reconnues.

Une Convention de l’ONU relative aux personnes handicapées indique cependant que l’usage des langues des signes est une condition sine qua non à l’accès aux biens et services ainsi qu’aux droits de l’Homme pour les personnes sourdes et malentendantes.

Pourquoi la lecture labiale et la réparation auditive ne suffisent-elles pas ? 

Très souvent, la lecture labiale est partielle, occultée ou n’est pas possible à cause de la distance, du manque de lumière, de l’angle de l’interlocuteur, etc.  L’appareillage auditif n’est quant à lui, pas toujours efficace lors de réunions, de communications téléphoniques ou de conversations de groupe en milieux bruyants.  Sans compter la fatigue qu’engendre les efforts de compréhension fournis par la personne malentendante.  Les informations ne sont alors jamais parfaitement transmises.

La langue des signes reste le moyen de communication le plus complet.

L’interprétation

Souvent, l’interprétation français-LSFB est proposée comme alternative.

Or le nombre d’interprètes officiels en langue des signes en Belgique francophone reste insuffisant par rapport aux besoins réels.  Cette pénurie pose aujourd’hui un grave problème à l’encontre de toute cette communauté que l’on estime à près de 25 000 personnes sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Le besoin d’interprète serait aussi réduit si davantage de personnes maîtrisaient la LSFB, que ce soit au sein des administrations, de l’enseignement ou des professionnels de tous bords.

La distanciation et le port du masque

2020 aura été l’année de la communication virtuelle, des plateformes audiovisuelles qui ont remplacé le rendez-vous physique, les réunions professionnelles, les conversations quotidiennes.  La connexion virtuelle est devenue indispensable à nos activités quotidiennes.

Au milieu de ce chaos virtuel vient s’ajouter le port du masque obligatoire.  Dès lors, les personnes sourdes et malentendantes se retrouvent plus que jamais exclues et isolées de la société.

L’importance de la LSFB

S’il est difficile pour les personnes âgées devenues sourdes d’apprendre la LSFB, donner ce droit aux enfants, aux jeunes et adultes sourds, c’est leur donner le droit à l’accessibilité sans effort dans bien des situations.

C’est pourquoi il est essentiel de développer l’utilisation de la langue des signes.  Elle doit être promue, enseignée, diffusée et reconnue.

Le plus important n’étant pas que tout le monde maîtrise la LSFB, mais que plus de gens la maîtrisent.

Campagne LSFB

Dans ce cadre-là, la FFSB a réalisé une campagne de sensibilisation avec des enfants sourds afin de vous montrer les difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent.

Des formations pour apprendre la LSFB existent à Bruxelles et en Wallonie. Vous trouverez la liste (non exhaustive) sur notre site : www.ffsb.be/apprendre-langue-des-signes