Chez nous, on estime qu’il y a de 4100 à 25 000 personnes qui utilisent la langue des signes de Belgique francophone sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, selon les sources sur lesquelles on peut se baser. Nuances, nuances !
Au niveau Européen et suite à une récolte de données approximatives l’European Union of the Deaf estime qu’une personne sur mille utilise une langue signée nationale comme première langue. L’EUD, a utilisé, pour cette enquête, les déclarations des différentes fédérations nationales et estimé que cela concerne 500 000 personnes en Europe[1]. Davantage encore de personnes utiliseraient une langue signée comme seconde ou troisième langue mais ils ne disent pas combien.
Si on se contente d’appliquer le pourcentage de 0.1% (1 sur 1000) de la population alors on obtient :
D’après estimations de l’European Union of the Deaf | |
11.304 | personnes utilisant la LS en Belgique comme première langue |
4.794 | personnes utilisant la LSFB en FWB comme première langue |
D’après l’enquête HSM française 2008[2], approximativement 0.44% de la population connaît et utilise la langue des signes française. Si on applique cette prévalence à la Belgique (population au 1er janvier 2016), on obtient :
D’après la prévalence obtenue à partir du total d’utilisateurs relevé par l’étude INSEE française de 2008 | |
49.736 | personnes utilisant la LS en Belgique |
21.092 | personnes utiliseraient la LS en FWB |
Cette même enquête montre aussi que seules 1% des personnes ayant une limitation fonctionnelle auditive (surdité, malentendance mais aussi troubles de l’audition divers) handicapante dans la vie quotidienne utilisent la langue des signes française. Si on applique cette prévalence chez nous on obtient :
D’après la prévalence de personnes ayant une limitation fonctionnelle auditive moyenne à totale utilisant la LS relevé par l’étude INSEE française de 2008 | |
9.721 | personnes ayant une LFA moyenne à totale utilisant la LS en Belgique |
4.123 | personnes ayant une LFA moyenne à totale utilisant la LS en FWB |
En Belgique, le rapport de faisabilité de la reconnaissance de la langue des signes[3] estimait, lui, à 25 000 le nombre d’utilisateurs de la langue des signes sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
D’après leurs auteurs[4], cette donnée a été estimée par extrapolation à partir de données telles que le nombre d’élèves de l’enseignement spécialisé de type 7, la population générale, l’espérance de vie moyenne de la population et le nombre d’élèves des cours de langue des signes.
Estimer à partir du nombre d’élèves issus de l’enseignement spécialisé était, pour les auteurs du rapport, le moyen le plus plausible d’estimer le nombre de personnes ayant eu besoin de la langue des signes dans la vie et l’ayant utilisé en période scolaire et potentiellement par la suite. En effet, c’est dans les cours de récréation que les enfants sourds ont continué à pratiquer et à se transmettre la langue des signes durant sa période d’interdiction tacite qui s’étend de 1880 (date du Congrès de Milan) à 1980 environ. Les premiers cours de langue des signes, ont, eux, vu le jour chez nous en 1979.
L’étude ayant exploité les données de l’enquête française HSM 2008 explique que le taux d’utilisation de la langue des signes augmente significativement avec la gravité de la limitation fonctionnelle auditive. Ils montrent aussi que l’usage de la ligne des signes est plus fréquent quand les problèmes auditifs sont apparus dans l’enfance. Sur le nombre de personnes ayant des limitations fonctionnelles auditives qui utilisent la langue des signes, plus de la moitié sont devenues sourds avant l’âge de 6 ans. Parmi celles qui la connaissent mais ne l’utilisent pas, un tiers sont dans la même situation. Mais tous les individus ayant des problèmes auditifs de naissance n’utilisent pas de ce moyen de communication : seulement 13 % la pratiquent et 8 % la comprennent sans l’utiliser.
[1] Consulter : https://ec.europa.eu/education/policy/multilingualism/sign-languages_en. Consulté le 1/12/2017.
[2] Haeusler L., de Laval Th., Millot Ch., Etude de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES), Etude quantitative sur le handicap auditif à partir de l’enquête « Handicap-Santé ». Document de travail, série Etudes et Recherche n° 131, Août 2014. (France)
[3] PROFILS, Université Libre de Bruxelles, Etude de faisabilité de la reconnaissance de la langue des signes en Belgique francophone : rapport final [Document non publié], 2003.
[4] Informations recueillies dans le cadre d’un entretien informel avec les auteurs de PROFILS, ULB. Op. cit.
- Pour des données statistiques plus actuelles vous pouvez aussi consulter la page 5 de notre rapport annuel 2021
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