Carte Blanche – Journée internationale des personnes en situation de handicap 2024

À l’occasion du 3 décembre – journée internationale des personnes en situation de handicap, 163 associations et structures ainsi que plus d’un millier de personnes appellent dans une carte blanche à garantir les droits fondamentaux des personnes en situation de handicap, maladie grave chronique et invalidante et le principe de Handistreaming dans les politiques publiques. Tous les secteurs ont répondu présents à cet appel lancé par Esenca, association centenaire de défense des droits des personnes en situation de handicap, de maladie grave, chronique et invalidante.

La large mobilisation des associations et organisation, tous secteurs confondus, s’explique par l’intersectionnalité de nos luttes : les personnes en situation de handicap et/ou de maladie font partie de la population, à tous les âges, mais aussi dans toutes les sphères de la vie.

Plus que jamais, cette large mobilisation démontre l’urgence de garantir un non-recul des droits pour plus de 3 millions de Belges une généralisation de la prise en compte du handicap dans toutes les politiques publiques pour tendre vers une société réellement accessible et inclusive, le tout dans un contexte socioéconomique difficile et la montée inquiétante de l’extrême droite.

CARTE BLANCHE
Garantir les droits fondamentaux : une urgence dans ce contexte politique et social !

Notre travail quotidien sur le terrain et de nombreuses études l’indiquent : le handicap constitue une des premières causes de discrimination dans toutes les sphères de la vie : petite enfance, scolarité, loisir, formation, emploi, autonomie et choix de vie, vie sociale, associative et politique, situation économique, accès aux soins et services, au logement, lutte contre les violences, etc. Le handicap et la maladie sont multiples et concernent directement ou indirectement l’ensemble de la population, qu’importe l’âge, l’origine ou la condition sociale, le genre, les convictions politiques, religieuses, philosophiques, etc.
Les statistiques européennes montrent qu’il y a entre 24 et 29 % de la population belge qui ont des limitations durables ressenties dans les activités en raison de leur état de santé. Cela représente a minima plus de 3 millions de Belges. Précisons enfin que 80 % des handicaps sont invisibles.

Une journée internationale, un vécu quotidien compliqué, malgré un cadre législatif solide
Créée en 1992 par les Nations Unies, la Journée internationale des personnes handicapées du 3 décembre vise à promouvoir les droits des personnes en situation de handicap dans toutes les sphères de la société et à accroître la sensibilisation à leur situation particulière dans tous les aspects de la vie politique, sociale, économique et culturelle. Un cadre législatif existe d’ailleurs :
• En Belgique, la loi anti-discrimination de 2007
• La Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées signée et ratifiée par la Belgique
• L’article 26 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne en 2000
• Plus récemment (2021), l’instauration de l’article 22 ter dans la Constitution belge qui consacre le droit à une pleine inclusion dans la société, y compris le droit à des aménagements raisonnables.

Toujours pas suffisant

Aujourd’hui, les personnes en situation de handicap ne sont toujours pas considérées comme des citoyennes à part entière. Nous le constatons au quotidien et nous le déplorons. Le résultat des dernières élections ne nous rassure pas. La montée de l’extrême droite et des groupes conservateurs tant en Belgique que dans l’Union européenne est une réelle menace pour notre démocratie, nos libertés, nos droits et plus particulièrement pour ceux des publics dits « vulnérables » comme les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, les femmes, les personnes LGBTQIA+, des minorités ethniques, etc.
C’est pourquoi nous exigeons une politique forte intersectionnelle afin que les droits soient respectés à hauteur de l’ensemble des textes législatifs existants.

Nous revendiquons :
1. Un non-recul des droits garanti (Standstill ). Nous n’accepterons aucune marginalisation des groupes dits « vulnérables » et aucune remise en question des principes d’inclusion et de mise en application des droits fondamentaux.
2. La généralisation du Handistreaming dans les politiques publiques. Cela implique la prise en compte des personnes en situation de handicap dans l’ensemble des décisions politiques. Tout comme le gender mainstreaming, il convient de prendre en compte les spécificités de la population grâce à des politiques intersectionnelles, afin de proposer des réponses appropriées à toutes et à tous.

Source article et autres signataires sur le site d’Esenca : https://www.esenca.be/carte-blanche-3-12-tres-large-mobilisation-pour-les-droits-fondamentaux/