Être alerté en cas de situation de crise

En situation d’urgence, comme par exemple un incendie dans sa rue, une inondation dans sa commune, un accident chimique dans sa province ou encore un attentat terroriste à proximité, une alerte rapide de la population est très importante afin que les citoyens sachent quoi faire et comment se comporter.

Les systèmes automatisés d’alerte à la population

En 2014, dans le cadre d’une modernisation des canaux d’alerte et d’information de la population, un projet pilote de système informatisé, automatisé et moderne a vu le jour au sein du Centre de Crise du Service Public Fédéral Intérieur. Ce système, baptisé Be-Alert, inclut l’envoi d’informations par SMS, fax, e-mail ou message vocal.

Ainsi, dès le début du projet, les personnes sourdes et malentendantes ont pu, au même titre que les personnes entendantes, s’inscrire pour recevoir un SMS lorsqu’il y a une alerte générale à la population. Par la suite, le système s’est ouvert à d‘autres solutions d’alerte et il est désormais aussi possible de recevoir un e-mail ou un fax.

Le ministère de l’Intérieur souhaitait informer les personnes sourdes et malentendantes.

La FFSB et la FEVLADO se sont positionnées comme conseillères de référence pour les parties francophones et flamandes du pays et des capsules vidéo d’information ont été réalisées et diffusées en 2015 pour le système Be-Alert.
En tant que projet pilote, une série de tests, plus ou moins fructueux, ont eu lieu. Cependant, suite aux attentats de Paris en novembre 2015 et lorsque Bruxelles et le pays sont passés à des niveaux d’alerte de 3 à 4, ainsi que lors des attentats de Bruxelles le 22 mars 2016, le système Be-Alert ne s’est pas activé pour alerter la population. Nous avions alors interpellé le Centre de Crise pour savoir pourquoi. Nous avons appris que le projet pilote était en fait interrompu lors de la période de ces attentats.

En juin 2017, le Centre de Crise du Gouvernement fait savoir à la presse que désormais, on pouvait être alerté de deux façons différentes et que ces systèmes étaient désormais opérationnel 7 jours sur 7 et 24h sur 24.

■ Soit on est prévenu sur base de son adresse, ce qui demande une inscription de la part des gens au système be-alert. Cela signifie que l’on reçoit les alertes qui concernent la zone dans laquelle notre adresse est enregistrée.

■ Soit on est prévenu sur base de l’endroit où on se trouve. Il s’agit du système alert-sms. Un message d’alerte est automatiquement envoyé à tous les GSM qui se trouvent dans une zone précise. Ce système fonctionne depuis le 13 juin 2017 et il ne demande aucune procédure d’inscription, ni même que l’on active le GPS de son téléphone.

Dans un système comme dans l’autre, les messages d’alerte ou d’information sont envoyés à des citoyens concernés par une potentielle ou effective situation d’urgence, en phase de menace, de préalerte ou d’alerte réelle. Ces situations sont laissées à l’appréciation du Centre de Crise et des autorités (communes, provinces,…).

Le système be-alert permet aussi d’envoyer de messages d’alerte ou d’information à des groupes de citoyens prédéfinis en fonction d’un risque, d’une zone de planification d’urgence ou encore de leur appartenance à un groupe-cible (directeurs d’écoles ou d’entreprises, journalistes, sourds et malentendants, médecins,…). Dans ce cas, les communes peuvent constituer et fournir les bases de données nécessaires. Seules les personnes sourdes et malentendantes peuvent renseigner le fait qu’elles soient sourdes ou malentendantes en phase d’inscription sur le site be-alert. Cela doit permettre au Centre de Gestion de crise de leur envoyer des informations spécifiques si nécessaire.

Voilà donc, désormais, chaque citoyen sourd et malentendant est fortement encouragé à s’inscrire via www.be-alert.be

Source : Nationaal Crisiscentrum - https://www.youtube.com/@crisiscenterBE


Les médias

En cas de situation de crise, c’est aussi avant tout via les médias que l’on peut être informé. À ce sujet, il faut savoir que la RTBF est invitée, dans le contrat de gestion qui la lie aux pouvoirs publics, à sous-titrer et à traduire en langue des signes de façon prioritaire les messages d’intérêt général, à caractère urgent de santé et de sécurité publique. 

Lors des attentats du 22 mars 2016, elle est restée fidèle à cela bien que dépêcher une interprète d’urgence n’ait pas été simple.

Hélas, les télévisions locales n’y sont, elles, contractuellement pas obligées. Enfin, il est toujours possible pour les personnes sourdes et malentendantes qui sont à l’aise avec l’écrit de se renseigner via la presse écrite. Que cela ne nous empêche pas de revendiquer une accessibilité audiovisuelle complète. Nous sommes donc attentifs à cette question dans nos projets d’accès à l’audiovisuel.


Le numéro 1771

Le Centre de Crise du Gouvernement met aussi, en cas de situation de crise nationale, le numéro 1771 à la disposition de la population. Les gens peuvent téléphoner pour poser des questions au Centre de Crise. Malheureusement, ce numéro n’est toujours pas accessible aux personnes sourdes et malentendantes alors qu’il le pourrait via un système de tchat ou via une interprétation à distance ou encore une permanence en langue des signes. Nous allons bientôt rencontrer le Centre de Crise pour l’inviter à ouvrir ses options.